Publié le 18 octobre 2017

G5 Santé soulève les contradictions des premières mesures gouvernementales

Paris, le 18 octobre 2017 – Un an après la publication de son livre blanc 2017 – 2022 « Faire de la France un grand pays des industries de santé », le G5 Santé tient ce jour ses 6es Rencontres. A cette occasion, le cercle de réflexion qui rassemble les dirigeants des principales industries de santé françaises, a présenté ses ambitions pour les 5 prochaines années et réagit aux premières orientations stratégiques et budgétaires du Gouvernement.

Marc de Garidel, Président du G5 Santé et Président d’Ipsen, a déclaré : « en tant que cercle de réflexion, le G5 Santé est plus que jamais déterminé à bâtir une Alliance entre pouvoirs publics et industriels de santé français, au service des patients, de la compétitivité de la France et de sa capacité d’innovation. A ce titre, nous saluons l’accent mis par le Gouvernement sur l’innovation et l’industrie du futur et la place majeure qu’y occupent les industries de santé.

Toutefois, nous devons reconnaître que les premières mesures prises par les pouvoirs publics sont en contradiction avec leur affirmation du caractère stratégique de l’industrie française de santé. En particulier, nous regrettons que toujours plus d’efforts financiers soient demandés aux entreprises de santé, au risque de les dissuader d’investir, alors que seules des réformes profondes de structure permettront de résoudre l’équation budgétaire publique.

Les 6es Rencontres du G5 Santé sont l’occasion de rappeler à tous nos ambitions pour les prochaines années, soutenues par des propositions de mesures fortes et concrètes. Je formule le vœu que ces réflexions, partagées et discutées abondamment par de très nombreux intervenants au cours de ces Rencontres, contribuent à replacer nos entreprises françaises de santé dans la perspective globale et de long terme dont elles ont besoin ».

La filière des entreprises de santé est essentielle pour la France. Les 8 entreprises françaises rassemblées au sein du G5 Santé représentent un poids économique majeur pour notre pays, avec 47 000 emplois, des investissements de R&D de 3,3 milliards d’euros et 9 milliards d’euros d’excédent de balance commerciale. Afin de développer cette filière stratégique, le G5 Santé a formulé plusieurs propositions et notamment :

Mettre la R&D française au cœur de l’innovation médicale

La R&D française montre des signaux inquiétants. Alors qu’en 2008 la France participait à 42% des études cliniques réalisées en Europe, ce chiffre est tombé à seulement 20%
en 2016. Plus largement, alors que la France dispose d’une recherche académique et privée de tout premier plan, la transformation des résultats scientifiques en innovations médicales accessibles aux patients se heurte à de nombreux obstacles.

Dans ce contexte, le G5 Santé appelle à un renforcement de la collaboration entre acteurs publics et privés, au développement de la collecte et de l’exploitation des données de santé dans le respect des plus hauts standards d’éthique, à l’amélioration de l’attractivité des essais cliniques et au lancement d’un plan national pour l’innovation.

Redresser la production pharmaceutique française

La production pharmaceutique en France est en déclin régulier, passant de 25 milliards d’euros en 2009 à 21 milliards d’euros en 2014. Localiser la production pharmaceutique en France entraine de nombreux effets favorables, pour les patients français, pour notre indépendance sanitaire, mais aussi pour l’économie et le bien-être social de notre pays.

C’est pourquoi le G5 Santé demande l’accompagnement de la transformation de l’outil industriel vers les solutions de biotechnologies et, en particulier, un engagement des pouvoirs publics pour la mise en œuvre d’une filière spécifique de formation aux métiers émergents.

Le G5 Santé demande également que soit prise en compte la dimension industrielle (R&D, production, emplois) dans la fixation et la révision des prix (pleine application de l’article 18 de l’accord cadre CEPS-LEEM) et qu’une enveloppe d’avoirs sur remises CSIS [1] soit garantie aux industriels et fixée chaque année à 1% de la dépense totale de médicaments remboursés pour inciter aux investissements.

Soutenir l’exportation des produits de santé français

Les produits de santé représentent le 3e secteur exportateur français, à hauteur de près de 34 milliards d’euros en 2016 (dont 16,5 milliards d’euros pour les seules entreprises du
G5 Santé). Toutefois, si la valeur de nos exportations de médicaments a fortement progressé à partir du début des années 2000, celle-ci stagne depuis 2011. Une des explications réside dans la baisse des prix en France, qui se répercute mécaniquement sur le prix des produits exportés hors de France.

Le G5 Santé demande donc de développer une politique de prix dit « facial » pour les produits de santé largement exportés depuis la France. Cette politique, qui consiste à conserver un prix facial compétitif, sous réserve de verser des remises produit « spécifiques export » sur les ventes France, serait sans surcoût pour l’Assurance Maladie. Elle est déjà pratiquée par 10 de nos partenaires européens.

Réformer la gouvernance du système de santé

L’établissement d’une véritable Alliance entre les pouvoirs publics et les entreprises de santé opérant en France implique une gouvernance renouvelée entre les acteurs, à la fois pluridisciplinaire et pluriannuelle, avec une implication du Parlement renforcée. Une telle Alliance permettra d’instaurer un dialogue pérenne, de prendre en compte les enjeux de politique industrielle dans la politique de santé publique sur la base d’engagements réciproques, de restaurer la compétitivité des industries françaises de santé et de préparer la révolution médicale à laquelle la médecine est aujourd’hui confrontée.

Le G5 Santé milite aussi pour une nouvelle gouvernance du CEPS qui, rattaché directement au Premier Ministre, rassemblerait des représentants des Ministères de la Santé, de la Recherche, des Finances, du Travail et du Commerce Extérieur et permettrait d’avoir une vision et une approche budgétaire globales sur l’industrie de santé.

Au final, le G5 Santé appelle urgemment à une réforme en profondeur  du système de santé français, afin d’en améliorer l’efficience, d’accueillir et de diffuser au mieux l’innovation médicale, en cohérence avec la volonté politique d’égalité d’accès aux soins, de maîtrise des dépenses de santé et de qualité des soins ainsi qu’avec les objectifs ambitieux d’amélioration de la santé publique.

A propos du G5 santé (http://www.g5.asso.fr)
Le G5 santé, porte-voix des industries de santé françaises, est un cercle de réflexion, présidé par Yves L’Epine, Directeur général de Guerbet, qui rassemble les dirigeants des principales entreprises françaises de santé et des sciences du vivant (bioMérieux, Guerbet, Ipsen, Laboratoires Théa, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier). Celles-ci ont choisi la France comme plateforme de leur développement international et font de l’effort de R&D leur priorité. Les membres du G5 santé partagent 5 ambitions : faire reconnaître l’apport des industries des sciences de la vie en tant qu’acteur essentiel de la santé publique en France, contribuer au rétablissement de la compétitivité de la France, poursuivre un engagement fort au service de l’excellence de la recherche biomédicale française, développer l’accès des patients aux solutions de santé et soutenir le secteur des biotechnologies et des nouvelles technologies.

Contact Presse
Didier Véron, Délégué Général du G5 Santé
Tél. : 01 69 82 72 97
Email : verondidier@lfb.fr ou g5@g5.asso.fr
@G5Sante

FTI Consulting
Astrid Villette  – Tél. : 06 74 91 48 05
Email : astrid.villette@fticonsulting.com

[1] Conseil Stratégique des Industries de Santé